lundi 31 mars 2008

Nouvelle coupe...


... ça c'est l'effet Christiane !

A Bicyclette…

Départ pas très matinal ce dimanche pour rejoindre le village de Mouit en bicloune.



Equipés comme des touristes on s'est faits courcer par des enfants à chaque entrée de villages

La veille, il y avait un concert organisé par une ong qui travaille avec les enfants des rues à Saint Louis. S’enchaînant rap, mbalaax, musique trad guinéenne et béninoise… moment assez étonnant quand des rappeurs ont chanté pour les baye fall présents dans la salle qui sont des jeunes disciples au service des marabouts de la confrérie mouride. Une partie de ces mêmes marabouts envoie les enfants (qui leur ont été confié à l’origine pour apprendre le coran) mendier dans la rue… étonnant pour un concert dont les bénéfices servent à une ong s’occupant en partie de ces enfants. Cette anecdote montre bien le paradoxe de la question des enfants talibés au Sénégal : en général, les sénégalais s’attristent du sort de ces enfants sans pour autant remettre en cause le pouvoir des marabouts dans la société.


Vue sur le parc national de la langue de Barbarie


Bilan de la journée : quarante kilomètres dans les jambes ce qui fait pas de mal après les litres de Gazelle enfilés depuis… On a découvert un endroit « nice cool » (expression favorite des jeunes sénégalais) au bord du fleuve Sénégal face à la Langue de Barbarie. Ce lieu qui semble aussi être le repère dominical des expatriés saint louisiens est vraiment… nice cool wai !

Quelques heures avant la séance coupe de cheveux...

Le tiakry (lait caillé-mil-banane), repas du dimanche soir chez Keur Nafi, commence à nous tourné le bide, on a va aller se prendre un sandwich viande au coin de la rue (le meilleur de l’île nord).

Pâques à Popenguine

Suite à l’épisode Gor gi, j’ai pris le route pour Thiès le dimanche 16 mars. J’ai passé un peu plus d’une semaine au siège du PADER (Programme d’Appui au Développement Rurale Juste et Durable, bla bla bla), la structure avec laquelle je fais mon stage. J’ai retrouvé Christophe là-bas et on a été accueilli par Emilie qui est « volontaire » au PADER et qui a fait la même spé que nous à l’agro. On a pu rencontrer les gens du programme, définir les objectifs du stage et tout ça… Le jeudi était férié pour cause de Gamou (naissance du prophète Mahomet), beaucoup de sénégalais se sont rendus à Tivaouane, la ville de la confrérie Tidjiane, pour prier toute la nuit… Le lundi était férié aussi pour cause de Pâques (résurrection de Jésus). Pas mal les jours fériés au Sénégal. Anne est venu nous rejoindre sur Thiès le week-end de Pâques et a fait le trajet Saint Louis-Thiès en bus avec une chorale sénégalo-béninoise qui « entonnait d’un chœur joyeux » (pour les connaisseurs…) des chants à la gloire de Jésus. Le dimanche, on a pas trouvé d’œufs dans la jardin (le mythe des cloches s’effondre ou alors les cloches ne distribue des œufs qu’aux petits blancs…), on a pris le taxi clando et « car rapide » pour Popenguine.


Sur la terrasse chez Youssou avec Babacar, le disquaire de Thies

[Popenguine : il y a de cela 20 ans, Popenguine était le lieu de villégiature préféré des dakarois aisés, mais la mode change, et Popenguine est aujourd’hui un endroit fort plaisant pour goûter un peu de fraîcheur…]1

Vue plongeante, du haut de la falaise

On a passé la journée chez Youssou, un ami d’Emilie. Sénégalais assez « atypique », n’ayant pas de religion et vivant seul, il a construit sa maison sur la plage et nous a accueilli comme si on se connaissait déjà.

Entrainement de lutte sénégalaise au coucher du soleil

On a donc profité de l’océan, cramé quelque peu au soleil, mangé du poisson grillé, fait la sieste sur la terrasse… En fin d’après midi, on est allé se balader sur la falaise qui surplombe la plage, bon en tong, c’est pas super pratique… on a attendu le coucher du soleil avant de rentrer sur Thiès. Bref, une journée bien agréable, un village encore à l’abri des clubs med et autres méga complexes hôteliers qui s’alignent quelques kilomètres plus au sud.



1 In Lonely Planet, Edition 2005, p 154

samedi 29 mars 2008

Lundi Thieboudien, mardi thieboudien...

Tous les samedis soir à l'hôtel du Palais, c'est "Gor gi" (traduisez "l'homme")...
Vous aurez peut-être reconnu sur l'image Mama Sadio, qui a chanté à l'ICL il y a quelques semaines... D'ailleurs pour ceux qui sont dans le Nord, Mama Sadio sera en résidence à Arras en avril pour un projet de Ciné-concert au Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale... si vous passez par là...

samedi 15 mars 2008

foto-vrac

La semaine est passée bien vite ici. Je me suis occupé entre bibliographie à la médiathèque bien agréable et bien fournie de l'institut et aide à l'installation technique du matos pour le spectacle de danse du vendredi. Pendant ce temps là, Anne enchaîne les réunions et les cafés Touba. Comme Anne n'a pas de véritable cuisine, on mange souvent dehors, ça va du resto où tu manges les spaghett-oignons pour 150 FCFA assis autour d'une table avec le cuistot (Tanaga), au resto à toubab où tu manges des pommes de terres sautées à l'ail avec du poulet braisé pour 3500 FCFA. Pas mal d'animations le soir à Saint Louis : concert d'un groupe trad de Guinée, cinéma à l'institut...
Hier soir donc, il y a avait un spectacle de danse (contemporaine) à l'institut, Xavier Lot et un danseur burkinabé. J'y connais pas grand chose mais en tout cas ça m'a plu. On a ensuite été à La taverne danser le m'balaax avec l'orchestre Teranga. Bon, on avait l'air un peu ridicule, surtout qu'on était entouré que de danseurs pro.
Je pars demain pour Thiès où je commence mon stage lundi au siège du programme (PADER), je dois aussi retrouver Christophe là-bas qui est arrivé mercredi à Dakar. Une semaine ayant pour objectif de lancer le stage, fixer les objectifs, bla bla... avant de monter sur Ndioum.
Quelques fotos, comme ça, en vrac.








Bog El Mogdad, le bateau effectuant le trajet St Louis - Podor une fois par semaine. A son bord, du toubab.

Plage sur la langue de Barbarie

Anne et Valery au boulot

Borom beret - Moussa


Peinture under glass - Moussa

lundi 10 mars 2008

Pensées politiques...

Environ 15 % pour Philippe de Villiers (P2V) aux dernières présidentielles en Vendée, et hier près de 80 % dans le canton de Montaigu, comment expliquer une telle différence ? Comment qualifier le pouvoir qu’exerce cet homme (qui fait rire tant de gens au niveau national), sur le département de la Vendée ?
Ce qui nous pose question est de savoir si les gens font la distinction entre son discours politique nationale (qui est très proche de celui du front national sur plein d’éléments : laïcité, immigration, intégration de la Turquie dans l’UE….) et la politique locale qu’il mène. Bien sûr, il tient deux discours différents à l’échelle nationale et locale, les enjeux n’étant pas toujours les mêmes. Mais c’est quand même le même homme qui parle. Alors arrêtons-nous et posons-nous deux minutes, il ne suffit pas de se cacher derrière le « oh oui mais il a fait des bonnes choses pour la Vendée » (facile pour se déculpabiliser d’un vote extrêmement à droite).
Une pensée particulière en constatant les résultats des élections municipales d’une commune dont on ne citera pas le nom et dont les habitants ont porté au pouvoir un énième pion du grand seigneur des vendéens. Ces résultats reflètent bien ceux des cantonales, 80 % des habitants de cette commune ayant voté pour P2V. On ne va pas commencer à critiquer la nouvelle équipe municipale et ses pratiques politiciennes car nous ne connaissons pas assez le « dossier ».
Dans tous les cas, ces résultats sont bien désolants et soulèvent un tas de questions auxquelles il faudrait répondre par des études historiques, sociologiques, économiques, anthropologiques… Bref, un terreau d’études passionnant.
A bon entendeur !

Débat, sardines et sono

Quelques nouvelles de la fin de la semaine de la femme. Vendredi soir, concert de Mama Sadio, jeune chanteuse de Saint Louis, à l’institut, watch it on vidéo. On a ensuite été boire une petite Flag à la taverne où joue orchestre Teranga, spécialiste de m’balaax.

Samedi après-midi, il y avait une conférence à l’institut sur la place de la femme dans la société sénégalaise avec une sociologue et une juriste de l’université de Saint Louis. Une quarantaine de personnes étaient réunies et le débat intéressant car animé par des avis divergents. On a ensuite filé sur Bango au nord de Saint Louis, avec Moussou, chez des amis de Valéry. En fait, c’est un sénégalais et une française qui habitent là-bas. Ils viennent d’emménager dans une maison face à un bras du fleuve Sénégal et ils ont acheté du matos de sonorisation pour monter leur propre truc. Il y a quand même 128 kilos de son et de light avec un portique de 12 sur 5 installé dans le jardin pour les essais… c’est assez étonnant quand on arrive. La maison est à 500 m du village de toute habitation et là se dresse ce portique sorti de nulle part. On a fait des sardines grillées le soir et on est allé voir Daara j en concert à l’université qui est à environ 2 km.
La journée de dimanche a essentiellement été consacrée aux tests du matériel sono. Concrètement, on a aidé à fixer les 16 enceintes sur le portique. Bon ça ne s’est pas très bien terminé car une des chaînes a lâché, la structure s’est pliée. En voulant arranger la chose, une autre chaîne s’est cassée et le mur d’enceinte est tombé…

En rentrant sur Saint Louis, on s’est acheté des chawarmas qu’on a pu déguster avec une petite gazelle…
Un week-end plutôt cool ma foi !

jeudi 6 mars 2008

Dans la place!

Atterissage à l'aéroport de Saint Louis hier soir aux alentours de 21h (heure locale). Le seul avion de la soirée à atterir je pense. Du coup, on descend à pied pour aller attendre les bagages sous un hangar.
Toute une tripoté de toubab à l'allure corpulente et aux cheveux blancs accompagnés de leurs nombreuses carabines et accessoirement de leur femme descendent et attendent aussi leurs valises... mmmh, ça sent bon le colon par là!
Après avoir provoqué une enguelade entre un chauffeur de taxi et la dame qui nous ramenait, on est finalement arrivé à la chambre à Anne chez Nafi.
Bien voilà. A 5h, on était d'attaque quand le muezzin a entamé son appel et ce matin petit déj tranquillou avec pain au chocolat.
Demain, on se motive maybe pour un footing sur l'île avec Valéry, le collègue-ami d'Anne... à voir.

mercredi 5 mars 2008

Déjà un mois...

Déjà un mois que je suis au Sénégal... ça passe vite quand même. Et puis aujourd'hui Pierre arrive à Saint-Louis !!! Ce qui me laisse penser que le temps passera encore plus vite dans les mois à venir... Mais pensons plutôt au présent et profitons de chaque jour !

Cette semaine l'Institut culturel dédie son espace à la question du droits des femmes. Eh oui, le 8 mars, c'est la Journée Internationale de la femme. Ce matin : inauguration officielle de l'évènement, avec son cortège de boubous... et en guise de discours, le directeur avait choisi un extrait d'une chanson de Tachan :
C'est en quatre vingt treiz', je crois
Qu'ils ont tué la femme du roi
Et la déclaration des Droits
De l'Homme,
C'est depuis deux mille ans, je pense,
Qu'ils décapitent en silence
Les femmes d'ailleurs et de France,
Les z'hommes,
Z'ont abattu les Thibétaines,
Z'ont fricassé les Africaines,
Z'ont indigné les Indiennes,
Les z'hommes,
Z'ont mis le voile aux Algériennes,
La chasteté aux châtelaines
Et le tablier à Mémène,
Les z'hommes...


"discours" officiel pour l'ouverture de la semaine des droits des femmes

(de gauche à droite : la vice-consul, le directeur de l'Institut, la directrice du Centre de Recherche et de Documentation de Saint-Louis, la directrice de l'association La Liane - qui aide les enfants talibés notamment-, le directeur de l'assocation des Français à l'étranger)

Dans la cour de l'Institut, sont présentes : des femmes stylistes, des transformatrices de fuits et légumes, de poissons (hummm cette odeur de poisson séché !!), des associations, des livres d'auteurs africaines... Tout ça crée une ambiance assez sympathique.


L'espace création (où j'ai déjà repéré un sari en indigo !)




Le fameux poisson séché... la même odeur que lorsqu'on traverse le quartier des pêcheurs (Guet Ndar) sur la langue de barbarie



Les bouteilles de Bissap, de jus de gingembre et de tamarin... hummm

Bon, tout ça ne vous informe pas vraiment sur ce que je fais vraiment pendant mon stage. En gros, je travaille au niveau de la coordination de tous les évènements de l'Institut, ce qui implique de nombreuses réunions, des comptes-rendus de réunions, des rendez-vous, des mails, des coups de téléphone... Chose plus intéressante, l'Institut chercher à s'ouvrir de plus en plus , c'est pourquoi tous les "gros évènements" comme la semaine des droits des femmes, sont réalisés en partenariat avec plusieurs associations, structures culturelles, établissements scolaires de Saint-Louis... et donc encore plus de travail dans la coordination des projets. L'ouverture de l'Institut concerne aussi la diversification du public (pour le moment, en gros "les habitués" de l'Institut sont les expatriés, les stagiaires étrangers ou les enseignants sénégalais). Mon travail consiste donc à aller à la rencontre de ces nouveaux publics. Pour le moment, avec Valéry, on passe beaucoup de temps à présenter chaque évènement dans les établissements scolaires. Cette fameuse relation Education / Culture qui revient toujours... On multiplie aussi les partenariats avec les maisons de quartier, mises en place récemment à Saint-Louis.

samedi 1 mars 2008

Jazz à l'Institut

Hier soir, soirée jazz à l'Institut avec le trio Jérôme Barde...




Installation de la petite scène (face à la cafétéria)



Il y avait d'abord un premier "apéro-concert" à l'Institut. Puis un dîner-concert dans un hôtel de Saint-Louis.




Apéro-concert dans la cour de l'Institut

Le concert était vraiment très sympa, une quarantaine de spectateurs à l'Institut, puis le restaurant était plein pour le dîner-concert. Seul petit bémol... on avait l'impression que les toubabs de Saint-Louis s'étaient tous donnés rendez-vous. Les sénégalais étaient rares. Mais la politique de l'Institut est bien de s'ouvrir à ce nouveau public, c'est la partie la plus intéressante de mon stage je crois... il y a donc plein de choses à faire et à inventer de ce côté là !!