Samedi 16 février, Saint-Louis s’est réveillée au rythme du Fanal. Cette fête a habituellement lieu chaque année en décembre, mais cette année la mort du marabout, dont j'ai oublié le nom, a fait que la date a été repoussée. J’ai donc pu avoir la chance d’y assister.
Qu’est-ce que le Fanal me direz-vous ?
La tradition des fanals remontent à l’époque coloniale française : les colons lorsqu’ils se rendaient à la messe de minuit, se faisaient éclairer par des lanternes que portaient leurs serviteurs. Aujourd’hui il s’agit d’une parade dans les rues de Saint-Louis, ou plutôt du Nord de l’île jusqu’à la place centrale : la Place Faidherbe, où une tribune officielle est installée. L’Institut culturel (financeur du Fanal en partie) avait pour cette occasion une dizaine de places qui lui étaient réservées parmi le gratin de Saint-Louis. Mais avec Valéry et Sène (de l’Institut culturel) nous avons préférés être « sur le terrain » pour pouvoir filmer. Ce qui est d’ailleurs le plus intéressant c’est l’ambiance qu’il y a dans la rue, c’était la première que je voyais autant de monde à Saint-Louis, les rues de l’île étant généralement très calmes.
Le mot « fanal » désigne les chars qui défilent pendant la fête. Cette année, il y avait trois « fanals ». Le premier (et sans doute le mois cher) était financé par l’Institut culturel, il représentait un livre, symbole de la culture et de l’éducation, le directeur souhaitant ainsi rendre hommage aux instituteurs sénégalais.
Le fanal de l'Institut Culturel
Le second était financé par le Président du Conseil Régional et représentait l’Hôtel de Région. Le dernier était financé par le Ministre de la Culture et représentait l’ancienne gare ferroviaire de Saint-Louis qui devrait être rénovée bientôt.
Le Fanal du Ministère de la Culture
La parade des chars a été précédée par un certains nombre de discours officiels, assez longs… Entre les fanals, des groupes de femmes ont chanté. Le premier groupe rendait hommage au Président du Conseil Régional, comme le font les griots, et ainsi plusieurs femmes sont descendues de la tribune pour glisser quelques billets dans les mains des chanteuses.
On a aussi pu voir la danse des « faux lions », des hommes déguisés et avec le visage peint qui danse au son des tambours et du tama : petit tambour qui se tient sous le bras, c’est l’instrument utilisé pour le mbalax, la musique sénégalaise la plus répandue.
Typique de Saint-Louis, le défilé des Signares, en boubous tous plus beaux les uns que les autres, elles sont coiffées d’un chapeau qui fait penser à celui des fées de Cendrillon.
Les Signares de Saint-Louis
La fête s’est terminée par la lecture, en chanson du CV du Président du Conseil Régional, chose qui m’a parût assez étrange, et très ennuyeuse… mais apparemment c’est très courant.
Le fanal semble donc avoir évolué ces dernières années et il est sans doute aujourd’hui moins populaire qu’il ne l’a été. Mais les Saint-Louisiens en sont très fiers et c’est sans doute, avec le Pont Faidherbe, un des symboles forts de la ville.